Fernand Deroussen
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Fernand Deroussen

 

Partenaire de RGC

 

Assis dans l’herbe face à cette vallée qui m’accueille depuis plusieurs années, je regarde, j’écoute, j’essaye de comprendre le bon déroulement du temps et je m’émerveille de la beauté des choses. Ce paysage n’est pas là par hasard, le temps et les millions d’années l’ont façonné. Dans cet espace géologique sans âge se développe une vie sauvage exceptionnelle que j’aime à découvrir au fil des saisons et de l’instant présent. C’est un choix de vie qui me conduit à cet instant à la réflexion et au doux plaisir de l’observation.

Naturaliste passionné et être instinctif, peut-être aussi un peu collectionneur je suis trop respectueux de la vie pour en extraire volontairement un seul être, j’ai donc choisi après de multiples essais en dessin et photographie une autre dimension de l’observation, « le sonore » sens de la communication dans l’espace chez les organismes vivants. Ce choix confirmera très vite qu’il correspond bien à mon attente de la vision du monde sans prélèvements ni collecte du vivant et je ne désire en aucun cas ouvrir un débat sur la nécessité d’épingler ou de tuer l’animal pour la connaissance, j’ai fait mon choix.

Ce n’est pourtant pas la passion du son qui au premier abord m’a dirigé à exercer ce métier de « compositeur audio-naturaliste ». C’est avant tout la curiosité pour les choses de la nature sauvage, ses animaux, fleurs et roches qui dès mon jeune âge ont enthousiasmé mon appétit de découverte.

De formation paysagiste, ce métier pourtant que j’ai exercé pendant vingt ans, ne m’a jamais aussi comblé que le monde sauvage que je côtoie aujourd’hui. La cause, probablement la beauté artificielle et sculptée des jardins, ses plantes hypers sélectionnées, et cela uniquement au profit de l’homme, m’a toujours un peu laissé sur un manque, celui du sauvage et de sa spontanéité, de sa beauté souvent discrète, ouverte à celui qui sait regarder, la symbiose entre la plante et l’animal mais parfois aussi sa cruauté (ne nous fermons pas les yeux).

Militant associatif actif, j’ai enrichi ma connaissance de la nature par la rencontre de personnages aussi passionnés que moi (je pense particulièrement à François C, Jean C et Guilhem L) et par de lointains voyages et de nombreuses sorties et heures sur le terrain dans notre beau pays. Quelques essais de dessins, voire même, de photographies, mais cela ne convenait pas à mon tempérament actif. Le déclic, fût sûrement ce jour de juin 1985, où pour la première fois j’ai appuyé sur le bouton d’un dictaphone pour enregistrer le chant d’une Rousserolle turdoïde en Lorraine. Alors, j’ai découvert le plaisir de réécouter son chant (même de moindre qualité), je me suis aperçu qu’un nouveau monde s’ouvrait, je pouvais saisir la moindre note, revenir en arrière et mémoriser d’une façon encore plus efficace et surtout conserver ce bout de souvenir.

En y réfléchissant bien maintenant, je constate aussi que j’avais acheté avant un grand nombre de disques vinyles que j’écoutais avec passion, que quand je me promène dans la rue je me surprends souvent à siffloter et que, bien sûr, toutes mes observations sont à la base provoquée par un son, (certains disent, il n’y a pas de hasard).

La rencontre déterminante avec l’équipe des magasins « Nature & Découvertes » en 1992, qui me confia la réalisation de leur collection, une sonothèque qui s’agrandit, me conduisent à créer en 1997, le studio d’enregistrement NASHVERT PRODUCTION, me permettant d’abandonner mon premier métier de paysagiste. Les techniques évoluent rapidement grâce au numérique, les magnétos Tascam, Sony puis Nagra se succèdent au fur et à mesure des besoins. La diversité des capteurs (microphones) s’agrandit, parabole Telinga et Roché, et surtout la découverte des légendaires microphones électrostatiques de Seinnheiser les fameux MKH, que j’utilise pour certains depuis 1995, dans des conditions souvent bien difficiles, mais ils sont robustes et fidèles.

Le numérique veut dire aussi traitement du signal, pour montage, filtrage, sélection, mastering, conversion etc., et là encore une rencontre m’a permit en 1995 de découvrir le système que j’utilise encore aujourd’hui, un système « direct to disk » développé par la société SYDEC en Belgique au doux nom de « SOUNDSCAPE ». Je suis passé par toutes les versions, (aujourd’hui nous en sommes à la version 7), il est d’une stabilité, d’une rapidité de travail et d’une confiance inégalable considéré comme fiabilité industrielle par SSL qui l’a commercialisé jusqu’en 2013. Depuis « soundscape » est passé dans les oubliettes et pourtant sans une seule mise à jour depuis 7 ans je continu à l’utiliser sans une faille. Je me suis maintenant équipé avec REAPER qui prend avec aujourd’hui de plus en plus de place dans mes réalisations.

– Devant le nombre d’éditions (plus de 150 à ce jour), en 2003 je développe le réseau de distribution L’OREILLE VERTE.

– En 2005 l’ensemble de la sonothèque est déposé au MNHN (Muséum National d’Histoire Naturelle) de Paris, pour une utilisation dite « scientifique » et afin de développer une véritable sonothèque internationale ( à ce jour malheureusement, pas d’avancée notable).

– En 2005, j’invente le terme et le nom de mon métier, aujourd’hui repris par l’ensemble francophone, le titre de « AUDIO-NATURALISTE ». La raison en est simple, depuis toujours on nous décrit comme bio-acousticien (chercheurs et scientifiques qui travail sur le son comme composante à la description du vivant), chasseur de sons (vous comprendrez que d’un point de vue éthique le terme de chasse est contradictoire avec l’émerveillement du vivant), fieldrecorder (bien trop généraliste de la passion de la captation du tout sonore en extérieur) voir même sound tracker. Aucun de ces termes ne correspond à la véritable description de cette passion qui consiste à enregistrer le sons et les ambiances du monde sauvage pour la beauté, l’écoute esthétique et la contemplation. Donc tout naturellement le terme AUDIO lié à NATURALISTE m’est apparu évident pour faire comprendre en un mot au public le véritable sens à cette passion te ce métier.

+ d’infos

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Fernand Deroussen


Titre / Radio Grand Ciel
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