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Semaine 20
Cléophas
Sr Michèle vient vous rejoindre pour notre temps habituel de prière avec un homme ou une femme du Nouveau Testament. Aujourd’hui : Cléophas et son compagnon de route vers Emmaüs. Pour ce temps de prière, notre lecteur prendra seulement quelques extraits de Luc 24, que je vous raconterai par ailleurs.
Ecoutez le podcast (15 min)
Arcabas réalise sur le passage de Luc chapitre 24, 4 tableaux : Sur la route, l’accueil, le repas, et la disparition
Ils ressassaient leur désillusion
Ce récit habite toutes nos mémoires. Cléophas et son compagnon retournent à leurs affaires, déçus, le visage morne. Et tout en marchant, ils discutent ensemble de tout ce qui s’était passé, les évènements de ces jours et ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth… Ils l’avaient suivi, ils avaient espéré qu’il serait le libérateur d’Israël. Mais les chefs des prêtres et leurs dirigeants l’avaient livré : « Ils l’ont fait condamner et ils l’ont crucifié. » Et ils ressassaient leur désillusion. Nous connaissons par cœur ce début du récit.
On croirait entendre réciter le Credo ; tout y est, ou presque, comme dans les médaillons d’un vitrail illustrant la passion : le tombeau vide, le témoignage des femmes, les anges disant qu’il est vivant, la constatation des apôtres venus en courant jusqu’au tombeau. Tout y est, sauf la lumière du soleil levant, éclairant le vitrail de son éclat. Et vous, diocésains de Chartres, vous savez ce que c’est que les rayons du soleil donnant vie à un vitrail !
Mais ils en étaient restés à leurs espoirs humains : le Messie devait écraser les méchants du poids de sa gloire.
J’imagine la scène
Je prends le temps de souffler et de m’installer afin de me préparer à cette rencontre avec le Seigneur. Je choisis si possible un lieu calme, je m’y rends. J’y attends la rencontre du Seigneur. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit…
J’imagine la scène : En fin de journée, le soleil est bas. Les deux disciples, sur le chemin, se ressassent leur tristesse. Jésus les rejoint et le dialogue commence.
Je demande au Seigneur la grâce d’ouvrir mon cœur à l’intelligence des Ecritures. Qu’il me donne son Esprit.
Jésus leur dit : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit !
Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait.
Leur cœur devenait tout brulant
Souffrir pour entrer dans sa gloire ? Non, vraiment, ils ne pouvaient saisir ce mystère. Alors Jésus partant de Moïse et de tous les Prophètes, leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. Comme on aimerait voir et comprendre enfin l’immense parabole biblique, déchiffrer les figures des patriarches et des prophètes, des rois et des sages qui annonçaient le Christ et ne parlaient que de lui !
Seigneur, explique-nous !
Les disciples d’Emmaüs croyaient connaitre Jésus. Ils ignoraient le Christ. Mais à mesure qu’il leur parlait sur la route et leur faisait comprendre les Ecritures, leur cœur devenait tout brulant, leur espérance ressuscitait et une secrète allégresse s’emparait de leurs esprits. Moïse, David, le Serviteur souffrant d’Isaïe, Jérémie, les figures du roi, du prêtre et du prophète, et leur propre histoire de disciples saisie dans le Mystère pascal. Tout convergeait.
Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin.
Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux.
Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna.
Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards.
Tout basculait, tout reprenait sens et vie. Disparu de devant leurs yeux, Jésus leur demeurait présent à jamais.
Partager leur joie
À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent :
« Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. »
À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
Pour le reconnaitre vivant en eux, ils avaient besoin désormais, entre compagnons de route, de cette amitié dans le Seigneur qui leur permettrait de relire leur vie à cette profondeur. Ils courent retrouver leurs frères et partager leur joie.
Je parle au Seigneur et lui demande ce dont j’ai besoin pour mon chemin.
