Edmond Michelet a-t-il été le premier résistant de France ? En tout cas, il est le premier à avoir publié un tract appelant à la résistance. Au moment même, mais sans le savoir, où de Gaulle lançait l’appel du 18 Juin. Membre du mouvement Combat, il est capturé en février 1943, puis déporté à Dachau. Son témoignage, Rue de la Liberté, est une lecture irremplaçable sur l’univers concentrationnaire.
Cette biographie fouillée et enlevée montre comment ce père de famille a été amené à entrer en résistance et ce qui a découlé de son engagement : une vie politique ininterrompue aux côtés de celui qui deviendra son grand ami, le général de Gaulle. Il occupera plusieurs ministères, dont celui de la Justice pendant la guerre d’Algérie. En 1969, il succède à André Malraux comme ministre des Affaires culturelles : Malraux, l’agnostique, et Michelet, le catholique, étaient profondément liés.
C’est en allant inaugurer une Maison de la culture que Michelet est frappé d’une congestion cérébrale. Il meurt quelques jours plus tard, le 9 octobre 1970. Edmond Michelet fut dévoré toute sa vie, comme il disait, par « la hantise des autres ». Cet ouvrage de référence présente également la correspondance clandestine inédite et bouleversante d’Edmond Michelet, alors prisonnier des Allemands à Fresnes, avec son épouse.