Dans son nouvel essai, « JE SOUFFRE DONC JE SUIS – Portrait de la victime en héros », publié chez Bernard Grasset (Mars 2024), Pascal BRUCKNER propose une réflexion approfondie sur la place croissante de la souffrance dans nos sociétés contemporaines.
Après avoir constaté l’inflation du discours victimiste de l’individu ou du groupe qui revendique son statut de victime pour obtenir des avantages sociaux et/ou politiques. L’auteur du « Sanglot de l’homme blanc » (1983), nous en livre des causes, depuis les fondements du Christianisme, en passant par le courant hédoniste, avec les Trente Glorieuses (et son mot d’ordre = « Jouir sans entrave »), le triomphe de la société de consommation (engendrant une mentalité d’enfant gâté, qui a tous les droits), jusqu’à l’Etat Providence, qui gère notre existence de la naissance à la mort « Le droit au bonheur s’inverse en devoir de bonheur ». De sorte que toute souffrance est devenue anormale et mérite compensation.
Mais ce foisonnement de victimes suscite des rivalités, instaurant une compétition qui conduit à une hiérarchisation de la douleur. Ainsi la victime peut obtenir préséance sur le héros (Institution de la Médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme)
Enfin, l’essayiste qui prétend que « Le wokisme accentue jusqu’à la caricature cette idéalisation des opprimés déclinée par la soupe alphabétique LGBTQIA+ » pose les enjeux = Allons nous larmoyer sur la dureté des temps ou faire face?
Un ouvrage qui peut servir de grille de lecture pour mieux saisir les méandres de l’Actualité, telle qu’elle nous est contée.
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