Jean Raspail, écrivain de causes perdues
Pierre-Alain Besnard
Semaine du 7 au 13 décembre 2020
Jean Raspail, écrivain de causes perdues
A travers 2 romans = « Le Roi au-delà de la mer, édité chez Albin Michel (2000) et « Le Camp des Saints », édité chez Robert Laffont (1973 réédité en 2011)
Jean Raspail, écrivain-aventurier, catholique et monarchiste, est mort le 13 Juin 2020, à l’âge de 94 ans. Si le monde culturel, les médias ne lui ont que très peu rendu hommage, cet écrivain a pourtant créé un univers littéraire unique dans lequel il a fini par se réfugier, pour échapper à ce monde qu’il voyait courir à sa perte.
* Dans le « Le Roi au-delà de la mer », c’est à ce souverain fictif, roi désormais solitaire et sans royaume, que Jean Raspail s’adresse dans un monologue en forme de roman
Quand on représente une cause (presque) perdue, il faut sonner de la trompette, sauter sur son cheval et tenter la dernière sortie, faute de quoi, l’on meurt de vieillesse au fond de la forteresse oubliée que personne n’assiège plus, parce que la vie s’en est allée ailleurs.
L’œuvre de l’auteur sait faire mémoire de peuples oubliés, conter des rivages lointains entre imaginaire et réalité, mais aussi défendre une cause ancrée dans notre histoire française, celle du Roi. Son présomptif ayant-droit est « héritier des quarante rois qui en mille ans ont fait la France » . Il tient sa légitimité du côté du sacré et son règne s’inscrit dans la durée. Contrairement à un président de la République, élu pour un court terme, à la courte vision et aux intérêts égoïstes…Mais qui peut croire encore à son retour?
* Dans « Le Camp des Saints, précédé de Big Other », un ouvrage qui fît scandale en son temps, Jean Raspail imagine le déferlement de populations du Tiers-Monde, poussées par la faim et la misère sur les côtes françaises. Avant-garde d’une inéluctable invasion. Le Gouvernement atermoyait, puis cédait…L’auteur aborde dans ce roman un sujet tabou = Celui d’une immigration massive conduisant à terme à la disparition de la Civilisation européenne. Dont la simple évocation publique est susceptible d’être sanctionnée par le Juge, se fondant sur des lois restrictives, voire liberticides.
Faut-il, comme Jean Cau, s’interroger en s’exclamant = « Et si Raspail, avec Le Camp des Saints, n’était ni un prophète ni un romancier visionnaire, mais simplement un implacable historien de notre futur » ? Ou cantonner ce roman dans la rubrique des fictions?. Au Lecteur d’en juger, ne serait-ce qu’en lisant la Préface.
Une émission réalisée à distance par Simon MARTIN et proposée par Pierre-Alain BESNARD