Adieu! Je vais voir l’ombre que tu devins.
Le prélude dans la chorégraphie de Nijinski
C’est que ce poème, dont l’écriture se déploie sur plus de dix ans, dès le départ, s’inscrivait dans l’idée d’une représentation scénique, et portait en lui des potentialités dans les autres arts.
Quelle étude de son et de la couleur ces mots, musique et peinture, par lesquelles devra passer ta pensée, tant belle, pour être poétique.
En 1875, Mallarmé décide de présenter son poème au Théâtre français. Il est d’ailleurs si curieusement insaisissable au vue d’une esthétique parnassienne,, ou d’un théâtre entièrement fondé sur des situations, que le refus est sans appel.
C’est là, le coup de dé, le génie de Mallarmé. Il désire , non touché par cette fin de non-recevoir, d’aller encore plus loin, gommant toute réalité extérieure au poème, réduite à une série d’hypothèses. Il radicalise le doute au sens cartésien, et fait de ce dernier le moteur du poème, tout entier contenu dans un vacillement :
Aimais-je un rêve ?
« L’après midi d’un faune, et l’interprétation des arts. Mallarmé, Manet, Debussy, Gauguin, Nijinski. Jean Nicolas Illouz, dans revue « Littérature » 2012, Cairn info.