Les poèmes du livre de Laurence Lépine sont adressés à une sœur en poésie, Ingeborg Bachmann. Parmi les mille facettes qui composent « Le Jour nouveau à naître », ce texte est aussi une conversation par-delà l’absence. La poésie forge un lien d’amitié, dans le sens fort, amoureux,
de ce terme. Le silence a ici autant d’importance que les mots et cet espace blanc, offert à chaque page, laisse une place à la voix de l’autre.
L’écriture de Laurence Lépine se réduit à l’essentiel. Il est souvent question de feu dans ses poèmes. De lumière aussi. Et de ce qui subsiste : les cendres, un « noir abécédaire ». Dans « Le Jour nouveau à naître », le lecteur se trouve au coeur même, dévoilée, de la poésie.
Extrait :
« seules en nous-mêmes noyées
nous marchions
dans des eaux profondes
un souffle nous parcourait les os
sur nos mains
soufflait
l’accord contraire »
Laurence Lépine, « Le Jour nouveau à naître », Cheyne éditeur, Coll. Grise, 17 euros.