A la lumière freudienne, nous éclairerons notre propos introductif sous deux angles assez proches : le récit d’un rêve et son interprétation, et l’illustration de ce que Freud nomme « souvenir écran », étant comme le rêve, soumis à un travail de déformation.
Nous nous promènerons du côté de Chateaubriand, de Nerval, à qui Proust rend hommage dans son livre consacré à l’édifice entier du souvenir.
Son roman fleuve est le voyage intérieur d’un narrateur, parti à la recherche de son passé, et qui en le recherchant, le reconstruit et y trouve la matière infinie d’un récit, dépassant l’antagonisme entre présent et passé, pour le dire en un mot qui s’apparente à une résurrection.
Pour finir, après un extrait d’un poème en vers dédié à l’enfance, nous reprendrons la réflexion de départ. A ce souvenir redoublé, ne faudrait-il pas comme le propose Kierkegaard, donner le nom, plus juste, de « reprise »? …C’est à dire, recouvrir le trou initial et originel d’un récit du passé, nécessairement vacillant et lacunaire.
Gustave Malher, symphonie X, orchestre de Rotterdam, chef : Yannick Séguet-Séguin
Nicolas de Grigny, œuvre pour orgue
Siegmund Freud, psychopathologie de la vie quotidienne, « Le souvenir écran »
Chateaubriand, Mémoire d’outre tombe, livre 5 « Le chant de la grive »
Gérard de Nerval, « Sylvie »
Le blason de Montbazon, dédié à Guy Lefebvre de la Boderie, extrait
Soeren Kierkegaard, « la Reprise »