Mireille Bienvenu, directrice, nous parle de la nouvelle exposition temporaire visible jusqu’en mai 2022 :
L’apparition de l’écriture est l’élément principal qui permet de séparer la préhistoire de l’histoire.
Ce sont les civilisations sédentaires, dotées d’un système politique et religieux, qui vont mettre en place les premières formes d’écriture.
Dès les premières traces de socialisation, les communautés humaines ont inventé une expression conceptualisée, tout d’abord, sous forme de dessins primitifs. Puis, avec le temps, les traits se sont affinés pour former les premiers pictogrammes et idéogrammes rupestres, s’apparentant davantage à de la « proto-écriture » qu’à de l’écriture.
L’écriture d’un langage articulé témoigne d’un besoin de dépasser la communication orale dans un but informatif, éducatif ou décisionnel.
Le Sumérien, la plus ancienne langue écrite connue en témoigne. Datée, d’il y a plus de 5000 ans, il s’agit d’une écriture gravée le plus souvent sur des tablettes d’argile, à l’aide d’un roseau taillé en pointe appelé « calame », créant le style dit cunéiforme.
Apparu vers 3400 av. J-C, en Basse Mésopotamie, ce système d’écriture se répand rapidement dans tout le Proche-Orient ancien. Il doit son nom à la terminaison de ses traits en « coins » ou en « clous » (du latin cuneus, d’où son appellation cunéiforme). Cette écriture est probablement d’abord apparue pour des besoins comptables, par des jetons d’argile appelés calculi, et servaient aussi de monnaie d’échange.