On lui présentait des petits enfants pour qu’il les touche, mais les disciples les rabrouèrent. Voyant cela, Jésus se fâche et leur dit : “Laissez les petits enfants venir à moi ; ne les empêchez pas, car c’est à leurs pareils qu’appartient le Royaume de Dieu. En vérité je vous le dis : quiconque n’accueille pas le Royaume de Dieu en petit enfant, n’y entrera pas.” Puis il les embrassa et les bénit en leur imposant les mains.
Marc 10, 13-16
Je demande au Seigneur son aide pour que je puisse consentir à être aimé de Dieu, son Père et notre Père.
Je peux m’aider à écouter la Parole en imaginant le lieu où se déroule la scène que je vais prier. Ici, ce sera une route, ou plus vraisemblablement un chemin, sur lequel Jésus et ses disciples marchent. Ou encore une place de village, un lieu ombragé où Jésus aime rencontrer des gens.
J’écoute la Parole, la laisse agir en moi. Je regarde ce qui se passe, et me laisse transformer par la scène que je contemple. Ici je peux m’arrêter en particulier sur trois passages.
Les disciples les grondent : on ne dérange pas le maître !
Je prends le temps de voir les disciples qui font barrage. Pourquoi ne veulent-ils pas que l’on fasse toucher les enfants par Jésus ? Je prends également le temps de voir ceux qui présentent les enfants. Qu’attendent-ils de Jésus ? Qui est-il pour eux ? Et moi, de quel côté est-ce que je me reconnais le mieux?
Le mot est de Marc lui-même. Et Jésus ordonne aux disciples de ne pas empêcher la venue des enfants. Pourquoi se fâche-t-il ainsi ? Jésus l’explique lui-même en évoquant le Royaume de Dieu qui est à accueillir. A accueillir pour y entrer.
J’entends la manière dont Jésus réagit, le ton de sa voix, la vigueur de sa réaction. Il parle du Royaume et d’empêchement pour y arriver. A quoi cela m’invite-t-il ?
Je regarde ces gestes posés. Je m’attarde sur leur signification, sur le visage de Dieu ainsi révélé. Je peux ensuite m’interroger sur la relation que Dieu veut nouer avec moi. Et sur la relation que moi, je veux nouer avec lui.
Avoir une âme d’enfant, c’est bien la petite Thérèse qui peut nous l’apprendre. Je vous la cite, dans un texte écrit bien sûr au 19ème siècle. Nos mots seraient différents, mais c’est bien la même réalité : avoir une âme d’enfant.
“J’ai compris encore que l’amour de Notre Seigneur se révèle aussi bien dans l’âme la plus simple qui ne résiste en rien à sa grâce que dans l’âme la plus sublime. En effet le propre de l’amour étant de s’abaisser, si toutes les âmes ressemblaient à celles des Saints docteurs qui ont illuminé l’Église par la clarté de leur doctrine, il semble que le bon Dieu ne descendrait pas assez bas en venant jusqu’à leur cœur.
Mais Il a créé l’enfant qui ne sait rien et ne fait entendre que de faibles cris, Il a créé le pauvre sauvage n’ayant pour se conduire que la loi naturelle et c’est jusqu’à leur cœur qu’Il daigne s’abaisser, ce sont là ses fleurs des champs dont la simplicité Le ravit…
En descendant ainsi le Bon Dieu montre sa grandeur infinie.
De même que le soleil éclaire en même temps les cèdres et chaque petite fleur comme si elle était seule sur la terre, de même Notre Seigneur s’occupe aussi particulièrement de chaque âme que si elle n’avait pas de semblables et comme dans la nature, toutes les saisons sont arrangées de manière à faire éclore au jour marqué la plus humble pâquerette, de même tout correspond au bien de chaque âme.”
Manuscrit A in Œuvres complètes, Cerf-DDB, Paris, 1998, pp.72-73
Je vous invite aussi à regarder la création de l’homme au portail nord de la cathédrale de Chartres. Vous en trouverez des photos sur le site de Radio Grand Ciel.
Par sa jeunesse et son auréole porteuse de la croix,
Dieu-Créateur est ici Père et Fils réunis en un seul.
Assis, et tout à son ouvrage, il tient entre ses mains la tête qu’il pétrit,
caresse de Celui qui fait l’humain à son image.
De fait ils se ressemblent.
Adam encore inachevé repose, confiant, sur les genoux de celui qui le crée.
Yeux clos, sourire aux lèvres, il est le bienheureux qui se connaît aimé.