Dans un ouvrage intitulé « Au cœur du grand déclassement – La fierté perdue de Peugeot-Sochaux », publié aux Editions du Cerf, Jean-Baptiste FORRAY, touche à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple, en rapportant l’extraordinaire histoire de ce qui fût, à la fois =
* un club de football prestigieux (l’équipe du Football Club de Sochaux-Montbéliard – FCSM),
* une usine, le 1er site industriel d’Europe, fer de lance des 30 Glorieuses, avec 42.000 salariés qui fabriquaient alors les voitures de A jusqu’à Z
* une ville industrielle, Sochaux-Montbéliard, dont les habitants étaient « Peugeot, du berceau au tombeau »
* une famille, celle des Peugeot, famille protestante, proche du capitalisme rhénan, devenue propriétaire d’une région.
Avant que cette famille ne « largue les amarres » en 2014 et que le vent de la mondialisation malheureuse ne souffle là comme ailleurs…
Peugeot est devenu PSA, puis Stellantis, société de droit néerlandais, ayant son siège au Pays-Bas. Avec un patron, Carlos Tavarès ( » le seul portuguais qui n’aime pas le foot »), formé chez Renault au dégraissage intensif par Carlos Ghosn. Bilan = Dans l’usine centenaire, il ne subsiste plus que 7000 salariés . La ville a perdu la moitié de sa population et le club de football est relégué, durablement, en Ligue 2. C’est ainsi que l’automobile – comme plus généralement toute l’industrie tricolore – « a été sacrifiée sur l’autel d’une monnaie forte, de la financiarisation de l’économie et de la priorité accordée aux services » .