Le Yangzi est si vaste qu’une seule rive est visible, que toutes deux s’effacent parfois, coule ici dans des gorges resserrées entre les hauts rochers dressés sur chaque bord. Ses eaux se déchirent d’énormes pierres pointues ou des quartiers de roc tombés des sommets rugissent dans un tourbillon sans fin.
La Chine est quadrillée de canaux alimentés par les grands fleuves et les rivières sur lesquels vogue un monde de bateliers qui dans leurs sampang «vivent avec leurs enfants, leur petit chien, leur chat, leur porcelet et tous les ustensiles de ménage, ainsi que leur divinité placée dans un oratoire sur la petite poupe de leur barque. Ils possèdent dans ces bateaux tout ce qui est nécessaire à la vie qu’ils mènent et à leur métier et à l’occupation qui les fait vivre.
Passant d’un endroit à un autre, se faufilant entre les autres bateaux, les uns ont sur ces petites barques des boutiques de choses variées ….d’autres encore louent pour transporter des gens et des choses d’un bateau ou jusqu’à terre…Ces petits bateaux n’ont pas de toit. Pour passer la nuit ou se protéger de la pluie, ils les couvrent avec des sortes de nattes de jonc et des feuilles d’arbres…. occasionnant un va et vient continu de gens, qui s’en vont une fois finies leurs affaires, vite remplacés par d’autres» témoigne le père Gandar.