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Dès les origines, le rôle des femmes et des hommes s’est différencié. Les femmes étant les seules à pouvoir mettre les enfants au monde, elles les élevaient et assumaient les tâches domestiques. Les hommes se sont attribué les tâches de protection et de gouvernance, les relations sociales, et par la suite logiquement aussi la création artistique. Avec la sédentarisation, la propriété privée s’est développée. Pour des raisons de survie chaque homme s’est efforcé de posséder une maison, un troupeau, un terrain cultivé… et une famille, les femmes étant principalement dévolues aux travaux intérieurs. Dans ce contexte d’enfermement, leurs tendances créatrices pouvaient difficilement s’épanouir.
La religion n’a fait que renforcer les tendances machistes des hommes en leur fournissant un prétexte pour dévaloriser et enfermer les femmes. « Dieu a créé l’homme à son image, mais il a tiré Ève d’une côte d’Adam », dit la Bible. On sait que les chrétiens ont beaucoup emprunté à l’Antiquité. Étant donné que, pour les Romains, les musiciennes étaient des esclaves et gagnaient leur vie en se prostituant, les théologiens du Moyen Âge ont conclu que toute femme qui se produit publiquement est une séductrice et une diablesse.
Pourtant, dans l’antiquité, quelques 6 siècles avant JC, il y avait Sappho sur l’île de Lesbos. Poétesse et musicienne, elle a créé une maison consacrée aux muses, c.à.d. un groupe de jeunes filles actif durant notamment les cérémonies de mariage. En fait donc un chœur lyrique féminin.
Il a fallu attendre le milieu du XXe siècle pour que les femmes puissent chanter dans les églises (et encore pas dans le chœur bien-sûr !). En revanche, elles pouvaient tenir l’orgue, car on trouve trace de femmes organistes dès le 17ème siècle.