Le jazz étant lui même métissage, aucune musique n’est plus perméable aux différentes traditions musicales. Que tout le monde prenne part à la fête : jazz et bossa brésilienne, jazz et folklore européen, jazz et musique classique et même baroque et enfin par un étrange retour aux sources : jazz et musique africaine. A ce mouvement, il faut reconnaître deux directions : celle des jazzmen américain vers l’Afrique : citons Art Blackey, Yusef Lateef, Randy Weston, Ahmad Jamal et celle des musiciens africains vers le jazz : comme tous les bluesmen Malien, les nombreux jazzmen d’Afrique du Sud à l’image du pianiste Abdullah Ibrahim et enfin le courant venu d’Éthiopie qui connu ses heures de gloire dans les années 60-70.
L’exception éthiopienne ne se limite pas à l’histoire des colonialismes. D’autres particularismes marquants, comme la géographie physique, la religion ou l’écriture, ont fortement contribué à façonner ce pays et le génie propre à ses habitants. Francis Falceto
Si nous pouvons aujourd’hui parcourir les plus belles pages de l’éthio-jazz, nous le devons à un producteur français : Francis Falceto qui créa la collection Ethopiques : une trentaine de volumes à ce jour, sur le label Buda Music.
Pendant deux décennie, Francis Falceto fit découvrir les grands noms de la musique éthiopienne des années 50 à 70. L’histoire de l’éthio-jazz est trop étonnante pour que nous la passions sous silence. Elle est certes le fruit d’une culture millénaire, cependant, elle pris un tournant au vingtième siècle, avec l’arrivée dans le pays des cuivres et l’essor des fanfares militaires.