Depuis le début du XXème siècle, les grandes théories morales se sont multipliées, chacune tentant de trouver un sens aux épreuves du questionnement éthique. Surtout après la Shoah et la question d’Adorno (1903-1969) : est-il encore possible d’écrire de la poésie après Auschwitz ? Pour Paul Ricœur, l’éthique a une vaste ambition, celle de reconstruire tous les intermédiaires entre la liberté, qui est le point de départ, et la loi, qui est le point d’arrivée.
Il me semble important de vous proposer quelques mots sur l’éthique de la discussion. Cette éthique en matière de discussion, de communication et de débat est une réflexion sur les conditions permettant un échange et une compréhension mutuelle d’hommes et de femmes qui parlent ensemble. Je vous propose d’abord de tenter de voir ce que de grands auteurs ont pu écrire ou penser à ce sujet. Puis nous verrons ces trois notions d’éthique de conviction, de responsabilité et de communication.
Réfléchir aux enjeux éthiques autour de la fin de la vie n’est pas simple. D’une part, c’est souvent un bien portant qui parle, non un malade, encore moins un mourant. C’est fréquemment la peur de la mort et du mourir qui porte un affect puissant et oriente vers des choix parfois peu élaborés. De plus, la vie a toujours été considérée comme un espace sacré ; la supprimer volontairement est un crime ; or, le meurtre fait partie – avec l’interdit de l’inceste – des deux interdits majeurs partagés par l’ensemble de la population mondiale ; nul n’a le droit de tuer hormis une situation de guerre ou de légitime défense.
La vie morale repose sur deux piliers essentiels : le respect et la bienveillance ; l’un ne peut aller sans l’autre. Au nom de ces valeurs, on s’interdit de tuer ; mais c’est parfois au nom de ces deux mêmes valeurs que certains envisagent un suicide assisté.
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