Le chaume du bambou, tige à tout faire : maison, pont, échafaudage mais aussi radeau, pot à tabac, canne à pêche, est le point commun de tous les orgues à bouche. A chaque hauteur de note sa canne de bambou. S’ensuit dans le cas du khêne, orgue à bouche du Laos, une succession de cannes de taille décroissante, en radeau, escarpement plus ou moins vertigineux, que le joueur maintient entre ses paumes, à la hauteur d’une petite une chambre à vent qu’il alimente de son souffle.
Les tuyaux étant munis d’un système de hanche libre, comme l’harmonica ou l’accordéon, le joueur de khêne ne voit aucune raison de reprendre son souffle, produisant ainsi une musique haletante, entêtante, d’où le plus petit silence est proscrit ; musique, avouons-le, insupportable qui à tôt fait de provoquer de violents maux de tête.
Né en 1970, Wu Wei est sans doute le joueurs de sheng le plus inspirant de sa génération. A son actif : musique contemporaine, jazz, concert solo et bien sûr participation à d’innombrables ensembles traditionnels. Faire la liste des prestigieux orchestres avec lesquelles il s’est produit serait fastidieux. De même, choisir dans sa discographie, une pièce plutôt qu’une autre est frustrant.