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Semaine 46
Saint Benoît Labre # 2
Benoit-Joseph Labre, un saint atypique qui va nous entraîner dans un long et difficile pèlerinage à travers l’Europe du XVIII è siècle.
Philippe de Champaigne peint en 1662 cet Ex-voto.
Lors de notre précédente émission, nous avions quitté saint Benoit Labre à l’âge de 16 ans, pendant ses études chez son oncle François-Joseph Labre, curé à Erin dans le Pas de Calais. C’est à ce moment là qu’il dispose de l’importante bibliothèque de cet oncle théologien, et qu’il se plonge avec passion dans la découverte des ouvrages de spiritualité, et surtout, plus particulièrement dans l’œuvre d’un prêtre de l’Oratoire, le Père Lejeune un célèbre prédicateur du XVIIème siècle, presque aveugle, qui eut un énorme rayonnement pendant sa vie, mais aussi après sa mort grâce au recueil de ses sermons.
Une quête de la perfection
Le Missionnaire de l’Oratoire, en 8 tomes
Cela nous montre à quel point il est loin les idées nouvelles des maîtres à penser des Lumières qui règnent sur les milieux intellectuels de son temps. Sa foi est comme celle du père Lejeune, une foi simple et confiante qui prend à la lettre les commandements de l’église, et n’a pas d’autre préoccupation que de les mettre en pratique à la perfection. Mais cette quête de la perfection avait pris chez le Père Lejeune la forme de mortification extrêmes, et en cela Benoit Labre voulut aussi lui ressembler. Rappelons que nous nous trouvons encore dans la mouvance du Jansénisme, et que, plus tard, au moment de son procès en béatification, cela fera planer un soupçon sur la foi de Benoit.
Mais il fut en fait impossible d’imaginer qu’il y eut chez lui la moindre influence idéologique ; bien au contraire, dès qu’il se plongea dans la spiritualité du Père Lejeune, Benoit Labre simplifia encore sa vie en s’éloignant progressivement des études, et en se recentrant sur les quelques vérités chrétiennes qui lui semblèrent essentielles : la prière, la charité, la pénitence, les mortifications, et le refus du monde corrompu…
