Semaine 11
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Une petite rumeur commença à circuler à son propos : on commençait à murmurer que Benoît Labre était un saint !
Il faut dire que son aspect avait encore changé : son ancienne tunique de bure était maintenant partie en lambeaux, il ne portait plus que de misérables habits reçus à Rome, et plus rien ne rappelait son passé monastique, sauf le chapelet qu’il portait toujours à la ceinture, et le cordon de saint François, mais qu’il portait sous ses vêtements pour ne pas trop l’abîmer. Il avait l’apparence d’un simple vagabond errant pour fuir la misère, d’un clochard comme tant d’autres… Voici le portrait qu’en trace de lui l’abbé Pagetti qui l’avait remarqué priant dans son église, en juin 1771 :
« il paraissait jeune, environ 25 ans, il avait le visage allongé, le menton orné d’un peu de barbe rousse partagée en deux, les cheveux longs et de même couleur que la barbe ; son visage paisible et distingué inspirait la sympathie et la pitié, sa taille était moyenne ; il était vêtu pauvrement, je m’aperçus en effet qu’il portait un veston de couleur brune recouvert d’une espèce de long manteau ; sa taille était entourée d’un petit cordon d’où pendait une écuelle en bois, et il avait sur l’épaule un petit sac qu’il déposait près de lui pendant qu’il faisait oraison. Au cou il portait un crucifix de laiton fixé sur une croix de bois. »