Bientôt, les voix des témoins directs se seront éteintes. Alors, il faudra se poser la question : comment assumer le travail de mémoire ? Ce sera, sans doute, l’un des lourds héritages que nous devrons porter. Nous, c’est-à-dire ceux de ma génération, celle que j’appelle la génération du Silence. Nés moins de dix ans après l’impensable, il nous faut prendre le chemin de la fiction. Pour nous inventer ce que l’on hésite toujours à imaginer.
Je livre ici dix-neuf nouvelles pour construire « ma » mémoire de la grande Rafle. Dix-neuf destins. Dix-neuf hommes, femmes, enfants rattrapés par l’Histoire qui ces années-là n’était qu’une implacable Tragédie.