Sa pensée justifie cette proximité. Comme les sages antiques, c’est à l’universel que Tagore aspire, en harmonie avec la terre et le ciel. Le poète en lui se rapproche – pour le meilleur et pour le pire – du prophète. Pour le meilleur, car ses poèmes et sa philosophie sont portés par un souffle brûlant et pour le pire car le public fasciné par sa personne, et son apparence d’ascète fit de lui un gourou distributeur de sermons.
Cette universalité qui dépasse toutes les religions est aussi le propre des Bauls, ces ménestrels mystiques du Bangladesh et du Bengale indien. Leur culture influença Tagore comme nous allons pouvoir nous rendre compte.
L’art, la poésie, la musique sont pour Tagore au service de la beauté. Et la beauté, dit-il, c’est la cour que Dieu fait à notre cœur. Mais sans amour, la beauté n’est rien. Cet amour, figuré par le désir envers un personnage féminin dans les poèmes de Tagore, est l’alpha et l’oméga. S’approcher de l’amour, c’est se donner la possibilité de connaître des instants d’harmonie avec l’univers et de comprendre la vérité profonde des choses. Dans son livre Sâdhanâ, que l’on trouve aux éditions Albin Michel, Tagore expose sa philosophie. Et parmi ses principes d’une quête d’harmonie avec la Nature Universelle, j’ai choisi de vous lire les passages sur la musique. La musique qui est art, car recherche de la beauté mais qui par sa nature même est aussi le lien vivant entre le musicien et l’Univers.
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