Présenter Jorge Luis Borges n’est pas une mince affaire. Une façon de ne pas se perdre à travers son œuvre labyrinthique, aux multiples effets de miroir, d’échos, serait peut être de se laisser guider par son Anthologie Personnelle (Gallimard). Ainsi l’on passera de nouvelles policières comme La mort et la boussole, oniriques comme Le sud, violente où se mêlent dans une allégresse courageuse, chevaux et drame d’honneur, à des poèmes, des essais, et tout un corpus de textes bizarres mariant poésie et érudition.
L’univers de Borges n’est pas tout à fait celui du rêve mais pas tout à fait non plus celui de la raison – on ne sera pas beaucoup plus avancé quand on aura dit qu’il s’étend sur une zone frontière où rêve, philosophie, poésie et science se mêlent – estuaire mi solide, mi liquide, répondant à des lois physiques et morales différentes des nôtres.
S’il y a une géopoétique chez Borges – j’entends par là une sorte d’universalisme intellectuel – Borges est avant tout argentin. Comment peut-on être argentin ? Naturellement la même question se pose qu’on soit chinois, écossais ou italien. La réponse dépend de l’endroit d’où provient la question. Ainsi, être argentin, pour moi est un parfait mystère. Et pour un argentin un évidence.
C’est donc à partir de cet impossibilité pour moi d’être argentin que commence notre émission. Une émission imaginée comme un déplacement vers une réalité incontournable de l’Argentine, le tango. Et notre guide sera Jorge Luis Borges.
Ecouter le podcast (30 min)
Claire Levassor Sur 27 juillet 2024 à 8 h 47 min
Quelle bonne idée de nous plonger ainsi dans l’univers musical d’un écrivain ! J’ai beaucoup apprécié ces différents podcasts, extrêmement documentés, avec une tonalité très personnelle. Le charme opère vraiment, né de l’osmose entre les mots choisis (très belles lectures !) et la musique, subtilement mélés.
Bravo et merci pour ces découvertes !